Formation continue de 45 prêtres et diacres du diocèse de Bouar
La République centrafricaine est l’un des pays les plus pauvres et les plus sous-développés au monde, constamment en proie à des troubles et à des coups d’État. Divers groupes armés sont actifs dans une grande partie du pays.
L’Église proclame la Bonne Nouvelle et administre les sacrements, mais elle assume aussi des responsabilités là où, à vrai dire, c’est l’État qui devrait être responsable. En effet, elle s’occupe des soins de santé et crée des écoles et des garderies, fournit une aide au développement, mène des négociations avec les groupes armés et accueille sans cesse dans ses installations les personnes qui ont fui les attaques des rebelles.
Les défis auxquels sont confrontés les responsables de la pastorale sont immenses. De ce fait, le diocèse de Bouar organise une fois par an une rencontre de plusieurs jours au cours de laquelle les 45 prêtres et diacres actuellement en fonction reçoivent tous une formation sur des sujets spécifiques. Cette année, un psychiatre évoquera la question importante du comportement à adopter avec les personnes qui ont été traumatisées par des actes de violence.
Les membres de l’Église sont aussi touchés
Malheureusement, de nombreuses personnes dans le pays sont traumatisées, car beaucoup ont été témoins d’attaques de rebelles contre leurs villages. Ces personnes ont vu des parents ou des voisins se faire tuer, ou leurs maisons être incendiées. Les prêtres ne cessent, eux aussi, d’être témoins de violences, ils doivent s’occuper des victimes de violence ou ont été eux-mêmes victimes d’attaques ou bien menacés avec des armes.
Ces derniers temps, les mines terrestres sont également devenues une menace croissante, sachant qu’elles sont enterrées dans les rues par des groupes armés. Elles sont la cause d’accidents graves récurrents. Entre le début de l’année et la mi-avril 2023, deux prêtres du diocèse de Bouar ont également été touchés : le 10 février, le père carme italien Norberto Pozzi (71 ans) a roulé sur une mine terrestre qui a explosé juste sous le siège du conducteur. Il a miraculeusement survécu, mais a été grièvement blessé et a perdu un pied. Le 16 avril, le Père Arialdo Urbani (83 ans), également originaire d’Italie, a également roulé sur une mine terrestre. Il n’a pas été blessé, mais quatre autres passagers sont morts, dont deux enfants. Le missionnaire avait déjà été frappé par une mine en 2021, et l’un de ses passagers en était décédé.
Outre la prise en charge des traumatismes, le programme de formation comprend également la protection des mineurs et les questions relatives à l’administration paroissiale, pour lesquelles de nombreux prêtres sont insuffisamment préparés lorsqu’ils occupent un poste qui requiert ces connaissances.
Ces dernières années, ces formations ont été très précieuses pour les prêtres. Par conséquent, nous aimerions les soutenir à nouveau cette année à hauteur de 5 796 dollars.