Pakistan – Un évêque appelle à améliorer la sécurité après le meurtre de deux jeunes filles

L’attentat, commis par un policier dans une école catholique, a fait deux morts et six blessés, a eu lieu le 16 mai dans une école catholique de Sangota, dans le nord-est du Pakistan.

(Photo de couverture : archive de 2018, des filles à l’école Saint-Joseph, Rawalpindi.)

Le policier assurait la sécurité d’une école catholique pour filles dans le nord-est du Pakistan. Il a ouvert le feu sur un groupe d’enseignants et d’élèves, tuant deux jeunes filles, dont l’une n’avait que neuf ans. Cinq autres filles et une femme ont été blessées lors de cette fusillade, qui s’est produite le 16 mai à Sangota, dans le district de Swat, dans une école dirigée par les Sœurs de la Présentation de la Bienheureuse Vierge Marie, dans le diocèse d’Islamabad-Rawalpindi.

Le policier avait été engagé en février pour assurer la sécurité de l’école. Il a été arrêté et une enquête est en cours.

À la suite de cette tragédie, l’évêque d’Islamabad-Rawalpindi, Mgr Joseph Arshad (photo), a déclaré : « Nous nous sentons menacés et en danger, témoins de la montée du terrorisme dans le pays », ajoutant : « C’est regrettable. Nous demandons que le gardien soit puni afin d’éviter que de tels drames ne se reproduisent à l’avenir. »

Mgr Sebastian Shaw, archevêque de Lahore, actuellement au Portugal, a dénoncé dans des déclarations à l’œuvre de charité internationale Aide à l’Église en Détresse (AED) l’agressivité des groupes opposés à l’éducation des filles et a affirmé que les autorités doivent en faire plus pour maintenir la sécurité dans les écoles.

« Nous, catholiques, et chrétiens en général, dirigeons des écoles réservées aux filles. Mais certaines personnes s’opposent à l’éducation des femmes, au Pakistan ou ailleurs. Cet homme était chargé de la sécurité des enfants, du personnel, des parents, de tout le monde. C’est pour cela qu’il était payé. Mais dans un moment de folie, il a fait cela parce que l’école est ouverte aux filles. Cela montre à quel point les groupes qui s’opposent à l’éducation des femmes peuvent être agressifs. »

« Tous les êtres humains ont droit à l’éducation »

L’archevêque de Lahore a ajouté que cet attentat n’entamerait pas l’engagement de l’Église à fournir une éducation à tous, en particulier aux plus vulnérables, comme elle l’a toujours fait jusqu’à présent. « Nous continuerons à enseigner, partout où se trouve un homme ou une femme, un garçon ou une fille. Nous sommes tous des êtres humains et tous les êtres humains ont droit à l’éducation. Chacun a le droit de devenir une meilleure personne, de développer sa personnalité, de grandir », a-t-il déclaré. Mgr Shaw a toutefois admis que la situation a créé un climat d’insécurité. « C’est pourquoi le gouvernement doit en faire davantage pour protéger les institutions et les personnes qui se consacrent à l’éducation et à la santé. »

« Menacés et en danger »

L’école, dirigée par les Sœurs de la Présentation de la Bienheureuse Vierge Marie depuis 1962, avait été envahie par des fondamentalistes islamiques en 2009. Heureusement, les sœurs avaient réussi à évacuer le bâtiment à temps, évitant ainsi tout préjudice personnel, mais l’école n’avait pu rouvrir ses portes qu’en 2012. Avant cela, un groupe islamique radical – Jan Nisaran-e-Islam – avait menacé l’école, accusant à tort les religieuses de vouloir convertir au christianisme les quelque 800 élèves musulmans.

Archive, 2018 : des filles à l’école Saint-Joseph de Rawalpindi

L’Église du Pakistan a demandé à toutes les écoles catholiques du pays d’organiser une journée de prière en solidarité avec les victimes de l’attentat.

La religion reste un motif de discrimination au Pakistan. Selon le rapport 2021 de l’AED sur la liberté religieuse dans le monde, « la discrimination, le blasphème, les enlèvements de femmes et de jeunes filles et les conversions forcées continuent de hanter la vie quotidienne des minorités religieuses » dans le pays.