Soudan – Alors que les combats font rage, les prêtres restent auprès de leurs fidèles

Malgré l’escalade du conflit dans la capitale Khartoum et à travers la région du Darfour, les prêtres qui œuvrent dans ce pays déchiré par la guerre continuent de s’occuper de leurs fidèles.

Et, sans égards aux multiples cessez-le-feu, de violents affrontements se poursuivent entre les Forces de soutien rapide (FSR) et l’armée soudanaise, faisant plus de 850 morts parmi les civils (au 23 mai 2023).

Image d’archive : scène de la vie quotidienne à Khartoum, 2017.

S’adressant à l’œuvre de charité catholique Aide à l’Église en Détresse (AED), un prêtre missionnaire a souligné que, en dépit de l’intensification des combats, il resterait dans le pays aussi longtemps que possible pour s’occuper des personnes victimes de la violence. Il a déclaré : « Je veux rester jusqu’à la dernière minute. Je ne veux pas laisser ces gens seuls. Beaucoup de catholiques sont venus à nous [à l’Église]. Vous savez, ici, l’Église est leur espoir. Mais nous sommes confrontés aux mêmes problèmes que le reste de la population. »

Les Églises ont ouvert leurs portes pour offrir un abri et un refuge. Cependant, les partenaires de projets ont expliqué à l’AED que l’un de leurs plus grands défis est la pénurie d’eau. L’eau est essentielle, car les températures à Khartoum dépassent les 100°F / 38°C.

L’AED a appris que les gens vont chercher de l’eau dans le Nil Bleu qui coule à travers la capitale, mais il peut être dangereux de traverser la ville et même si les gens arrivent à se procurer de l’eau de la rivière, elle est sale et doit être purifiée.

Les partenaires de projets ont raconté que les marchés sont vides et que la nourriture est rare. Et comme il n’y a pas ou peu de carburant, il y a de longues files d’attente dans les stations-service, et des bagarres éclatent souvent pour s’approprier le carburant disponible.

Image d’archive : scène de la vie quotidienne, Soudan, 2017.

Le nombre de victimes civiles ne cesse de croitre. Jusqu’à présent, aucun travailleur de l’Église n’a été tué, mais les Églises ont subi des dommages, tout comme d’autres bâtiments publics, notamment des hôpitaux.

L’AED a appris que l’église de Bahri, au nord de Khartoum, a été touchée par une bombe, mais les personnes présentes sur place ont réussi à éteindre le feu qui s’était déclaré sur le toit. Des combattants armés ont également forcé l’entrée de la cathédrale de Khartoum et une chapelle appartenant à une congrégation religieuse a été bombardée.

Enfin, un partenaire de projets a déclaré à l’AED : « Le conflit va-t-il bientôt prendre fin ? C’est notre prière… Mais en réalité, aucune des deux parties n’est prête. Au niveau international, les gens poussent au dialogue, mais il y a toujours des tirs. »