Les chrétiens du Pakistan demandent aux autorités du Pendjab de traduire en justice les auteurs de l’attaque brutale commise contre Nazir Gill Masih à Sargodha, laquelle a entraîné sa mort. (Photo : les autorités ecclésiales rencontrent le chef de police après l’attaque, le 25 mai dernier.)
Dans un récent rapport envoyé à l’œuvre internationale Aide à l’Église en Détresse (AED), la Commission Nationale pour la Justice et la Paix (CNJP) de l’Église catholique a fait écho à une déclaration publiée par la Conférence des évêques catholiques du Pakistan, condamnant le meurtre et « l’utilisation abusive persistante des lois sur le blasphème ».
Le rapport indique que « la justice doit être rendue rapidement et de manière impartiale afin de rétablir la confiance dans le système judiciaire… et pour que les policiers rendent des comptes pour leur inaction ». Le rapport demande « qu’aucune fausse accusation de blasphème ne soit portée contre des chrétiens et que ceux-ci bénéficient d’une protection ».
Le rapport décrit l’enquête approfondie menée par la CNJP sur les événements qui ont conduit à la fausse accusation de blasphème et à l’attaque contre M. Masih, et indique que ses voisins « auraient eu de la rancune envers la famille de Monsieur Nazir, laquelle est relativement aisée, son entreprise de chaussures se portant plutôt bien. Il y avait aussi beaucoup de jalousie envers cette famille chrétienne. »
Le rapport envoyé à l’AED décrie une série de manifestations pacifiques organisées par la CNJP et Mgr Joseph Arshad sur divers sites publics et religieux à Islamabad et Gujranwala, au cours desquelles des membres de la communauté chrétienne ont exprimé leur indignation face à l’attaque et ont demandé justice pour M. Masih.
La CNJP, partenaire de projet de longue date de l’AED, a également formulé une série de recommandations à l’intention des autorités pakistanaises afin d’éviter que de tels incidents ne se reproduisent, d’améliorer les protocoles d’application de la loi et de favoriser le dialogue interconfessionnel. Parmi ces recommandations figurent un appel à l’ouverture d’une enquête judiciaire pour établir les responsabilités de l’attaque, l’octroi d’une compensation financière rapide, un soutien juridique et une thérapie de traumatisme pour la famille de M. Maish.
Le rapport appelle également à la mise en œuvre de mesures de sécurité pour protéger la communauté chrétienne et empêcher que de fausses accusations de blasphème ne soient à nouveau portées contre elle. La CNJP a conclu son rapport en déclarant que l’organisation « reste engagée à assurer la justice et la paix, exhortant les communautés locales et internationales à soutenir leurs efforts pour protéger les populations vulnérables ».
M. Masih est décédé à l’hôpital le 3 juin, après avoir été frappé par une foule le 25 mai. Ce chrétien, âgé de 70 ans, était soigné à l’hôpital militaire de Rawalpindi, où il avait subi deux interventions chirurgicales, mais il a succombé à des blessures à la tête.
Le travail de la Commission Nationale pour la Justice et la Paix des évêques catholiques au Pakistan est étroitement soutenu par l’AED depuis de nombreuses années. Ce soutien comprend le paiement des frais de justice, la réhabilitation et la réintégration des chrétiens victimes de violences, ainsi que des projets visant à soutenir des mesures de protection des jeunes filles chrétiennes en danger.
Lire et télécharger le rapport (en anglais seulement) :