Captive de djihadistes, Leah Sharibu a eu 21 ans aujourd’hui (14 mai), six ans après avoir été enlevée dans son école au Nigeria. Elle est toujours retenue en otage pour avoir refusé de renier sa foi chrétienne. (photo de couverture : bannière pour une manifestation en 2018 sur laquelle est demandée la libération de plusieurs otages, dont Leah.)
À l’occasion de son anniversaire, un pasteur proche de la famille de Leah Sharibu a appelé le gouvernement nigérian et la communauté internationale à mettre fin à leur « incompréhensible » et « étrange silence » et à contribuer à la libération de la jeune femme.
Le pasteur chrétien nigérian, Dr Gideon Para-Mallam, président de la Gideon and Funmi Para-Mallam Peace Foundation (P-MPF), a écrit dans une déclaration envoyée à l’organisation caritative catholique Aide à l’Église en détresse (AED) : « Il est extrêmement décevant et déchirant de constater que six ans plus tard, nous parlons encore de Leah en captivité. Leah aurait déjà dû être libérée, mais nous en sommes encore là ».
Le révérend Para-Mallam a ajouté : « Dans un sens, il faut vraiment se demander si toute la nation du Nigeria n’est pas en captivité ».
Il explique : « Leah a été enlevée avec 110 autres écolières de l’école secondaire pour filles de Dapchi, dans l’État de Yobe, le 19 février 2018, par la faction EIPAO [l’État islamique – Province d’Afrique occidentale] de Boko Haram… Environ un mois plus tard, toutes les filles ont été libérées grâce à des négociations avec le groupe terroriste islamique, [menées] par le gouvernement fédéral du Nigéria. Toutes ont été libérées, mais pas Leah Sharibu. Pourquoi ? »
Il a ajouté : «Toutes les filles enlevées ont été converties à l’islam, mais Leah Sharibu, jeune chrétienne alors âgée de 14 ans, a choisi de ne pas se convertir et est restée fidèle à ses convictions chrétiennes. Sa liberté de religion et de croyance a été violée et aujourd’hui elle est toujours en captivité à cause de sa foi chrétienne ».
Le révérend Para-Mallam a souligné que Mme Sharibu elle-même « a appelé le gouvernement fédéral du Nigeria et l’Association chrétienne du Nigeria à agir pour la sauver » dans une vidéo diffusée six mois après sa captivité. Il a ensuite appelé à prier « pour qu’un jour Leah sorte de la captivité de Boko Haram », ainsi que « plusieurs autres jeunes filles chrétiennes » et « des musulmans toujours en captivité contre leur gré ».
Le pasteur a souligné : « Les Nigérians doivent s’unir au-delà des croyances pour faire entendre leur voix afin de libérer Leah et les autres personnes en captivité. Nous sommes dans le même bateau. La persécution d’un seul est la persécution de tous. »
Il a ajouté : « L’Église du Nigeria prie et souhaite encourager l’Église mondiale à se souvenir de Leah et à agir dans leurs nations par tous les moyens possibles pour que leurs gouvernements tendent la main au gouvernement nigérian par le biais des cercles diplomatiques, afin que Leah soit libérée avec plusieurs filles chrétiennes qui sont forcées de se convertir à l’islam et mariées comme esclaves sexuelles à des commandants de Boko Haram, à des combattants et à d’autres hauts responsables. »
« Les dernières nouvelles de Leah Sharibu remontent à 2023. Permettez-moi de vous demander de garder espoir et de continuer à prier pour qu’un jour, Leah sorte de la captivité de Boko Haram », a-t-il déclaré dans un court entretien accordé à l’AED.