Mozambique – Onze chrétiens tués par des terroristes dans la province de Cabo Delgado

Un missionnaire local affirme que les chrétiens ont été séparés de leurs voisins musulmans et massacrés de sang-froid. (Photo de couverture : archive).

Le 15 septembre dernier, dans le nord du Mozambique, au moins 11 chrétiens ont été massacrés par des terroristes ayant fait allégeance à l’État islamique. Selon les informations fournies à l’œuvre de charité Aide à l’Église en Détresse (AED) par le frère Boaventura, missionnaire dans la région, les meurtres ont eu lieu dans le village de Naquitengue, près de Mocimboa da Praia, dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique.

2021 : Le père Edegard Silva Junior avec une croix faite de bois brûlé et d’un Christ brisé, fabriquée à la suite d’une attaque dans le district de Muidumbe. Les chrétiens l’ont créée pour qu’elle représente la souffrance de cette communauté : « La croix a été faite avec le bois brûlé de la maison d’un chrétien et le Christ est brisé en morceaux parce que nous voulons nous souvenir de la situation de tant de personnes, tant d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont été démembrés », a expliqué le père Silva à l’AED.

Depuis 2017, cette région est la cible d’attaques répétées de la part de fondamentalistes islamiques.

Selon le frère Boaventura, les terroristes sont arrivés à Naquitengue en début d’après-midi et ont rassemblé toute la population. Ils ont ensuite séparé les chrétiens des musulmans, apparemment en fonction de leurs noms et de leur appartenance ethnique.

« Ils ont ouvert le feu sur les chrétiens, les criblant de balles », raconte le missionnaire habitant le nord du Mozambique. L’attaque a été menée par un groupe terroriste local qui revendique son allégeance à l’État islamique et qui a déclaré dans un communiqué avoir tué 11 chrétiens au cours de cette attaque. « Cependant, il est à craindre que le nombre réel de victimes soit plus élevé, et il y a aussi des personnes grièvement blessées. »

Une équipe pastorale visite la population.

Le frère Boaventura, membre de la Fraternité des Pauvres de Jésus-Christ, explique que ce n’est pas la première fois que cette méthode atroce est appliquée. « L’attaque a semé la panique dans toute la région », a-t-il déclaré.

Les attaques se sont produites à un moment où « de nombreuses personnes commençaient à retourner dans leurs communautés », générant de nouveaux « épisodes de tension et d’incertitude. »

« Nous devons prier pour nos frères qui souffrent tant », a dit le frère à l’AED. La sœur Aparecida Ramos Queiroz, qui travaille pour le diocèse de Pemba, s’est jointe à cet appel et, lors d’un entretien avec l’œuvre de charité pontificale, a souligné qu’« en ces temps, seule la prière peut nous soutenir, car ce conflit semble ne pas avoir de fin. »

2020 : des fournitures de secours arrivent dans un camp de réfugiés.

Les attaques perpétrées à Cabo Delgado et dans la province voisine de Niassa ont entraîné le déplacement interne d’environ un million d’habitants et le meurtre brutal de quelque cinq mille personnes, selon Mgr António Juliasse, évêque de Pemba.

Dans un récent message adressé aux participants des Journées Mondiales de la Jeunesse, à Lisbonne, l’évêque les a exhortés à ne pas oublier les chrétiens de Cabo Delgado. « Il y a à Cabo Delgado une guerre dont on ne parle pas. Votre solidarité avec Cabo Delgado contribue à soulager la souffrance immédiate de ce peuple en grande détresse », a conclu l’évêque dans son message.