L’évêque de Tripoli exhorte la communauté internationale à mettre fin au conflit israélo-palestinien

Terre sainte

Königstein, Allemagne/Montréal, Canada – Un mois après les terribles attaques terroristes du Hamas qui ont conduit à la guerre à Gaza, Mgr Youssef Soueif, archevêque maronite de Tripoli, au Liban, lance un appel urgent à la communauté internationale pour qu’elle intervienne et mette fin à ce conflit dévastateur.

Lors d’une récente visite au siège international de l’œuvre de charité Aide à l’Église en Détresse (AED), Mgr Soueif a souligné la nécessité de trouver une solution juste et durable pour les communautés d’Israël et de Palestine, avertissant que dans le cas contraire, le conflit pourrait s’éterniser pendant des décennies, voire des siècles, et déclencher une guerre ouverte dans toute la région.

En octobre dernier, une procession de prière pour la paix.

« Arrêtez, arrêtez cette guerre. Qu’elle s’arrête, hier plutôt qu’aujourd’hui », a douloureusement déclaré l’archevêque, insistant sur la nécessité de trouver une solution juste qui permette aux deux communautés de coexister dans la région. « La communauté internationale a l’obligation de mettre en œuvre une solution binationale. Sinon, ce sera un conflit ouvert pendant des décennies, voire des siècles – avec des pauses, mais une guerre ouverte – parce que personne ne veut quitter son pays et sa patrie. »

Au cours de la conversation, l’archevêque de Tripoli, la seule région majoritairement sunnite du Liban, a exprimé sa profonde inquiétude face à la situation actuelle et à son impact sur l’ensemble du Moyen-Orient : « Nous avons besoin de l’intervention d’acteurs clés ayant un pouvoir d’influence dans les deux camps pour mettre fin à la violence en Israël et à Gaza. Les gens souffrent terriblement. Et nous revenons des décennies en arrière », a ajouté le chef religieux.

« Les gens ont peur, très peur. En ce moment, au Liban, il n’y a pas de volonté de guerre. Nous avons connu 17 ans de guerre et les habitants de mon pays savent que la violence n’est pas une solution. Nous espérons donc qu’il n’y aura pas de guerre. »

Les Libanais ne savent que trop bien que la violence n’est pas une solution

Mgr Soueif a également souligné le terrible impact psychologique de cette situation sur le peuple libanais, ainsi que la menace qu’elle fait peser sur la stabilité du pays et de la région dans son ensemble.

« Les gens ont peur, très peur. En ce moment, au Liban, il n’y a pas de volonté de guerre. Nous avons connu 17 ans de guerre et les habitants de mon pays savent que la violence n’est pas une solution. Nous espérons donc qu’il n’y aura pas de guerre. Nous souhaitons une solution diplomatique », a-t-il déclaré lors de l’entretien avec l’AED. « Mais nous savons qu’en fin de compte, dans ce jeu géopolitique, ce sont les autres qui prendront les décisions », a-t-il ajouté.

En réponse aux appels répétés du pape François en faveur de la paix, Mgr Soueif a souligné que toutes les paroisses et écoles catholiques de son diocèse prient pour la paix, et qu’il a également encouragé des initiatives interreligieuses avec les dirigeants musulmans de sa région, avec lesquels il entretient de bonnes relations.

Cette photo prise en 2016 reflète encore ce qui se passe au Liban. Ainsi on y retrouve toujours 1,5 millions de réfugiés syriens, sans compter les réfugiés palestiniens au nombre de 400 000.

Aider le Liban à se relever

Enfin, commentant les déclarations écrites des évêques du Moyen-Orient après le synode, dans lesquelles ils ont appelé la communauté internationale à soutenir le Liban qui fait face à une crise économique et politique sans précédent, l’archevêque maronite a déclaré : « Il faut aider le Liban à se remettre sur pied. Il faut rétablir l’ordre et la confiance internationale dans ce pays. Pour cela, nous avons besoin d’élections. Pour l’instant, nous avons un premier ministre, mais il n’y a pas de président, de sorte que le pays ne fonctionne pas. C’est très dangereux, non seulement pour le Liban, mais aussi pour l’ensemble de la région ».

Rappelant que le Liban compte plus de réfugiés que de citoyens libanais, dont 2,5 millions de Syriens et un demi-million de Palestiniens, l’évêque a conclu en rappelant au monde qu’« ‘il existe un énorme danger de déstabilisation. Et le risque de migration massive pourrait affecter l’Europe si la crise n’est pas résolue. »

En cette période de grand besoin, l’AED s’engage à soutenir l’Église au Liban. En 2022, l’AED a financé 217 projets dans le pays. Il s’agissait notamment de 76 d’aides d’urgence, de 24 projets de construction et de reconstruction, d’offrandes de messes pour les prêtres ainsi que de la formation de séminaristes.

Copie de la célèbre sculputre Knotted gun dans le port de Beyrouth.