Ville de Gaza/Königstein (Allemagne)/Montréal – Sœur Nabila, religieuse du Saint-Rosaire, qui se trouve dans la paroisse de la Sainte Famille à Gaza, avec 700 autres chrétiens, a lancé un appel à la paix et une demande urgente d’aide humanitaire dans le cadre du conflit en cours.
*Information reçue dans la semaine du 24 octobre 2023. Selon les dernières informations, la situation n’a pas beaucoup changé depuis, sauf que la guerre a continué à faire plus de victimes.
Lors d’une récente conversation téléphonique avec l’œuvre de charité internationale Aide à l’Église en Détresse (AED), sœur Nabila a exprimé sa profonde préoccupation pour les centaines d’enfants traumatisés qui sont hébergés dans le complexe paroissial et qui n’ont connu que la guerre tout au long de leur vie. « Nous voulons juste la paix, la paix. Nous avons eu six guerres à Gaza. Les enfants ne connaissent que la guerre », a-t-elle déploré. Malgré les circonstances difficiles, sœur Nabila reste résiliente : « Rester occupée et aider les autres est la meilleure façon de faire face à la dévastation. »
La paroisse de la Sainte Famille a fourni de l’aide et un abri aux chrétiens blessés et déplacés qui ont été touchés par les violences des deux dernières semaines et dont la plupart ont perdu leur maison. Sœur Nabila, avec six autres religieuses et un prêtre catholique, travaille sans relâche pour soutenir la communauté en ces temps difficiles.
La situation à Gaza demeure extrêmement préoccupante. Les membres de la communauté sont actuellement privés d’électricité et d’eau potable. Ils utilisent l’eau du puits pour boire, bien qu’ils craignent que ce dernier ne s’assèche à tout moment, et de l’eau minérale qu’ils payent trois fois son prix initial.
Une goutte d’eau dans l’océan
Bien que l’ouverture de la frontière avec l’Égypte ait apporté une lueur d’espoir en ce qui concerne l’aide, sœur Nabila et la communauté chrétienne ne savent pas si l’aide dont elle a tant besoin parviendra à la région du nord.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, les récentes livraisons d’aide, consistant en une moyenne de 20 camions par jour, sont comme une goutte d’eau dans l’océan. C’est loin d’être suffisant, car le ministère a besoin de toute urgence de 500 camions par jour pour faire face à l’épuisement important des fournitures médicales essentielles.
Les religieuses et le personnel font tout ce qui est en leur pouvoir pour que chaque personne reçoive ce dont elle a urgemment besoin. Cependant, les ressources sont limitées et d’autres personnes déplacées se sont installées dans la paroisse après que l’Église orthodoxe grecque, dans laquelle elles s’abritaient, ait été frappée par une explosion, tuant 18 personnes.
Parmi les victimes de l’attentat se trouvait une enseignante de l’école de sœur Nabila, ainsi que toute sa famille et d’autres enfants qui se rendaient à la catéchèse paroissiale.
Il y a maintenant près de 700 fidèles, dont 100 enfants, 50 personnes handicapées et certains des blessés de la récente attaque, qui reçoivent des soins médicaux.
La messe est célébrée deux fois par jour, et les gens prient constamment le chapelet en demandant à Dieu la paix par l’intercession de la Vierge Marie.
« Nous n’abandonnerons pas cette mission chrétienne »
Dans une déclaration commune, les patriarches et les chefs des Églises de Jérusalem ont souligné l’engagement inébranlable des Églises « à remplir notre devoir sacré et moral d’offrir assistance, soutien et abri aux civils qui viennent à nous parce qu’ils sont si désespérément dans le besoin. »
Malgré les demandes de l’armée d’évacuer les institutions caritatives et les lieux de culte, les Églises refusent de le faire : « Nous n’abandonnerons pas cette mission chrétienne, car il n’y a pas d’autre endroit sûr où ces innocents puissent aller. »
Ils appellent la communauté internationale à « renforcer à Gaza la protection des sanctuaires de refuge tels que les hôpitaux, les écoles et les lieux de culte » et demandent un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » afin d’assurer la livraison en toute sécurité de fournitures essentielles aux civils déplacés.
Les paroles de sœur Nabila font écho aux sentiments de la communauté locale, dont le seul désir est de mettre fin au cycle de violence et de souffrance après plus de deux semaines à être enfermée dans l’enceinte paroissiale : « Paix, paix, nous voulons juste la paix. Il y a tant de mal, tant de souffrance. C’est terrible. À l’heure actuelle, nous n’avons que Dieu », a-t-elle déclaré.