Un séminaire géré par les missionnaires spiritains et situé dans la capitale haïtienne Port-au-Prince a été attaqué par des bandits armés. Les religieux et le personnel ont dû se cacher pendant six heures lors du pillage des locaux, avant de réussir à se mettre à l’abri. (Photo de couverture : la cathédrale de Port-au-Prince en ruine, détruite lors du tremblement de terre de 2010.)
Le Petit Séminaire de Saint-Martial a été attaqué dans la soirée du lundi 1er avril par des bandits armés qui ont escaladé les murs du bâtiment. Après avoir maîtrisé les gardiens de sécurité, les malfaiteurs se sont mis à détruire ou à voler tout ce qu’ils pouvaient trouver. Pendant plus de six heures, les religieux présents au séminaire, ainsi que les membres du personnel, ont dû se cacher à l’intérieur d’un des bâtiments.
Dans un message envoyé à l’organisation caritative pontificale Aide à l’Église en Détresse (AED), le provincial des Spiritains a décrit l’attaque en détail. « Pendant plus de six heures, les bandits ont continué à piller, à brûler et à voler. Finalement, les religieux et les membres du personnel ont réussi à s’échapper. Certains se sont réfugiés dans la maison de formation, à 30 minutes de marche du séminaire, d’autres dans les rues ou dans la cathédrale, à côté de l’école », a déclaré le père Raynold Joseph.
Heureusement, poursuit le prêtre, « il n’y a pas eu de victimes physiques de l’attaque, mais les dégâts matériels sont considérables : quatre voitures ont été brûlées, d’autres ont été vandalisées, les bureaux de l’école ont été incendiés, le bureau du directeur a été pillé, ainsi que la résidence de la communauté et l’école elle-même », et des objets tels que «des réfrigérateurs, des panneaux solaires, des batteries, un système de purification de l’eau, des matelas et du matériel informatique », qui ont été volés.
La bibliothèque des Spiritains, que le père Raynold qualifie de « patrimoine national », n’a pas été touchée, mais le prêtre craint que les bandits ne reviennent pour causer d’autres dégâts.
« Il est probable qu’il y aura d’autres intrusions dans les heures ou les jours à venir, à moins que l’école ne soit protégée d’une manière ou d’une autre. Nous sommes dévastés et restons très préoccupés par l’aggravation continue de la situation dans notre pays. Nous apprécions votre soutien fraternel par vos pensées et vos prières », a ajouté le provincial.
Haïti traverse une situation très grave, que l’AED continue de suivre de près et avec inquiétude. Alors que le pays s’enfonce dans le chaos d’un État en déliquescence, des bandes armées ont largement pris le contrôle de Port-au-Prince. Bien qu’elle continue à fournir des services essentiels aux membres les plus démunis de la société, l’Église n’a pas été épargnée par la violence des gangs, qui ont attaqué les biens de l’Église et kidnappé des religieux. À une occasion, un évêque a été gravement blessé dans une explosion, sans que l’on sache s’il était la victime visée ou s’il se trouvait simplement au mauvais endroit, au mauvais moment.
Le pape François a également exprimé sa préoccupation pour le pays lors de son récent message du dimanche de Pâques, le 31 mars, en priant pour « la fin des actes de violence, de dévastation et d’effusion de sang dans ce pays », afin « qu’il puisse avancer sur le chemin de la démocratie et de la fraternité ».