Joie et dévotion marquent le pèlerinage historique de l’Aide à l’Église en Détresse à Rome

Plus de 1000 personnes venues de nombreux pays ont participé au pèlerinage du Jubilé de l’espérance et ont assisté à l’élection du pape Léon XIV sur la place Saint-Pierre.

C’est dans une atmosphère de joie profonde et de grande ferveur que le récent pèlerinage organisé par l’œuvre pontificale de charité Aide à l’Église en Détresse (AED) s’est déroulé. Il a réuni à Rome, du 8 au 10 mai dernier, des collaborateurs, des bénévoles, des amis et des bienfaiteurs d’une vingtaine de pays. Parmi eux, une dizaine de Canadiens, plus l’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, et deux accompagnateurs de l’AED Canada, dont Marie-Claude Lalonde, directrice nationale de l’AED Canada.

Les pèlerins canadiens, accompagnés par Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal et membre du conseil d’administration international de l’AED. (Ici à Saint-Paul-hors-les-Murs.)

« Les pèlerins du Canada ont été agréablement surpris de constater à quel point l’Aide à l’Église en Détresse est un organisme vraiment international », raconte Marie-Claude Lalonde. « Parmi les événements marquants, les pèlerins m’ont confié avoir été très touchés par le chemin de Croix du vendredi 9 mai à l’église Sant’Andrea della Valle. Les stations habituelles ont été remplacées par les récits de chrétiens opprimés et persécutés pour leur foi qui ont été racontés et sur lesquels les pèlerins ont prié. »

Vendredi 9 mai, le chemin de Croix à Sant’Andrea della Valle.

Voir le nouveau pape dans un minibus

Le pèlerinage* s’est déroulé du 8 au 10 mai, comprenant des moments de prière (messes, récitation du chapelet) ainsi que des conférences et des témoignages de partenaires de projets de l’AED, sur l’Église pauvre et persécutée dans différentes parties du monde. Des moments de détente et de convivialité ont également rythmé ces journées. Les participants ont aussi eu l’occasion de franchir la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre, ce qui a constitué un moment fort du Jubilé.

Le pèlerinage a été ponctué par le passage à trois Portes Saintes, celles des basiliques de Saint-Jean-de-Latran, Saint-Pierre et Sainte-Marie-Majeure.

Le point culminant du pèlerinage devait initialement être une audience avec le pape François, mais il s’est finalement transformé en une occasion historique d’assister, sur la place Saint-Pierre, à l’élection et à la présentation du pape Léon XIV, et d’y recevoir sa bénédiction Urbi et Orbi.

« Cela a été un pèlerinage extraordinaire, au sens propre du terme. Nous avons eu la chance, à la fin de la messe d’ouverture du pèlerinage, jeudi soir, d’entendre l’annonce du “Habemus Papam” », a déclaré Marco Mencaglia, directeur des projets à l’AED Internationale, décrivant ce moment comme un « moment de grâce, dont nous nous souviendrons tous et que nous porterons dans nos cœurs chaque fois que nous verrons Léon XIV. »

Les pèlerins canadiens découvrent le nouveau pape en plein milieu de la congestion romaine.

Pour leur part, les pèlerins canadiens ont vécu ce moment… dans un minibus ! « Après la messe, nous sommes repartis de Saint-Jean-de-Latran en minibus pour la place Saint-Pierre », explique Mario Bard, responsable de l’information pour l’AED Canada, qui était aussi du pèlerinage. « Mais la circulation très dense nous a empêchés d’arriver à temps. C’est finalement tout près de la place, au milieu du trafic et sur une tablette électronique, que nous avons regardé l’annonce et la présentation du nouveau pape sur la loggia de la basilique. Ce fût, et même si nous n’étions pas directement sur la place, un très beau moment pour les pèlerins canadiens. »

Le lendemain matin, 9 mai, les pèlerins de l’AED ont franchi la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre « pour nous tous, pèlerins, cela a été un moment de grande émotion, à la lumière de cette joie reçue la veille », raconte Marco Mencaglia.

L’AED, « une mission indispensable pour édifier le monde »

Le cardinal Mauro Piacenza, président de l’organisme (photo ci-bas), était au rendez-vous. À 80 ans, il n’avait pas à participer au conclave. Il a encouragé les pèlerins à se rappeler que la passion du Seigneur n’est pas un événement achevé, mais qu’elle se poursuit aujourd’hui dans de nombreuses régions du monde.

« Où Jésus est-il en agonie aujourd’hui ? Certainement en de nombreux lieux et situations. Jésus est cloué à la croix par toutes ces réalités douloureuses, par toutes ces détresses criantes, vers lesquelles l’Église se tourne dans sa mission d’évangélisation. Les clous sont les injustices, les blessures, les discriminations, les intolérances, les privations de liberté, les destructions et les violences infligées à tant de nos frères et sœurs. Jésus ne peut descendre de la croix tant que nous ne lui enlevons pas ces clous… Et si ce n’est pas en notre pouvoir de les retirer partout et immédiatement, faisons tout ce qui est en notre capacité pour faire connaître ces situations et, en tout cas, commençons par retirer ces clous de notre propre cœur, à “déclouer” notre cœur. »

« Face à certaines situations dramatiques, certains se demandent : “Mais Dieu, où es-tu ? Pourquoi ne fais-tu rien ?” À cette question douloureuse, il existe une réponse qui interpelle notre conscience : “Bien sûr que j’ai fait quelque chose. Je t’ai fait, toi ! ” », a exhorté le cardinal dans son discours d’ouverture aux pèlerins.  

Samedi 10 mai, au cours de l’homélie de la messe de clôture dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, le cardinal Piacenza a résumé la mission de l’Aide à l’Église en Détresse (AED) de la manière suivante : « aider le Christ dans son œuvre de salut, l’aider à se faire connaître, à se faire aimer, aider le Christ à sauver l’humanité en soutenant la vie de l’Église, surtout là où elle rencontre les plus grandes difficultés. Nous pourrions définir l’œuvre qui nous est confiée, par grâce, comme une collaboration fructueuse à l’édification de l’Église, une mission indispensable pour édifier le monde. »

Des pèlerins prient à la messe de clôture du jubilé de l’espérance de l’Aide à l’Église en Détresse (AED).

L’identité chrétienne : servir les plus pauvres

Avant tout, le pèlerinage à Rome a été l’occasion pour l’AED de montrer à ses bienfaiteurs et amis que cette mission s’accomplit dans un esprit de profonde communion, qui relie les fidèles des pays riches et privilégiés à ceux qui souffrent de la pauvreté, de l’abandon ou de la persécution, et que saint Pierre, qu’il soit sous les traits de François ou de Léon XIV, est le signe visible de cette unité dans toute l’Église. Les témoignages de victimes de persécutions dans des pays comme l’Ukraine, le Burkina Faso, le Liban et la Syrie ont contribué à renforcer ce message.

Ce point a été souligné par Mgr John Joseph Kennedy du Dicastère pour la doctrine de la foi, dans son homélie du 8 mai à la basilique Saint-Jean-de-Latran : « C’est par grâce que nous sommes ceux qui sont en mesure de donner et d’aider. Cela aurait très bien pu être le contraire. Nous aurions pu être ceux qui attendent de l’aide. Nous aurions pu être ceux qui sont contraints de mendier. Soyons toujours reconnaissants. » 

L’archevêque a rappelé aux pèlerins que « au cœur de notre rassemblement et de notre prière d’aujourd’hui se trouve le rappel urgent de l’un des aspects les plus essentiels de notre identité chrétienne : notre appel à servir les pauvres et ceux qui sont dans le besoin. Cette mission spirituelle et pratique que le Christ nous a confiée n’est pas une suggestion, une option facultative. Au contraire, elle est au cœur même du message de l’Évangile depuis deux millénaires et constitue une expression intégrale et pratique du commandement d’amour du Christ. Il s’agit, sans exagération, d’un baromètre et d’une mesure efficaces de notre amour pour notre prochain. »

Plus de 1000 pèlerins ont participé au Jubilé de l’espérance commémorant les martyrs de la foi.

*Le pèlerinage canadien était organisé conjointement avec le voyagiste Spiritours, permis du Québec.