Le 8 mars dernier, le monde entier soulignait la Journée Internationale des femmes. L’occasion pour l’Aide à l’Église en Détresse (AED) de mettre en lumière le travail d’un groupe de religieuses de la Compagnie de Marie à Cuba, qui, grâce au soutien d’organisations comme l’AED, maintiennent vivante leur mission auprès des personnes âgées, des jeunes et des femmes.

« C’est le moment de partager et de donner de l’espoir, de regarder l’avenir avec audace », affirment les religieuses de la Fondation Compagnie de Marie, créée au Mexique, qui travaillent à Cuba. L’île traverse une période critique. Avec la dollarisation de presque tous les secteurs, aggravée par l’inflation, il y a une grande pénurie de médicaments et de denrées, ainsi que de carburant et même d’emplois. Tout cela impacte le travail pastoral de toutes les institutions religieuses, et les sœurs de la Compagnie de Marie ne font pas exception.
« Malgré tout, nous sommes témoins de la manière dont Dieu aide les autres à se découvrir aimés et chéris », racontent les religieuses à l’œuvre internationale de l’Aide à l’Église en Détresse (AED). À La Havane, dans leur quotidien difficile, elles soutiennent quelque chose de bien plus fort : la conviction qu’un petit acte d’amour peut tout changer.
Le quartier de Diezmero, en périphérie de La Havane, est le lieu où se déroule la majeure partie de leur travail, mais il y en a d’autres. À Diezmero, de nombreuses familles sont confrontées à des difficultés dues au manque de ressources et d’opportunités. Une grande partie des habitants viennent d’autres régions de Cuba. Le manque d’emploi, entre autres, rend la situation difficile. La mission de ces missionnaires est de soulager la situation de ceux qui vivent en marge du système. « La crise nous a beaucoup affectées », expliquent les religieuses. « Tous les prix ont augmenté. Chaque jour, de plus en plus de personnes frappent à notre porte pour demander de l’aide. Mais nous continuons à nous battre pour maintenir notre présence et notre collaboration ici. » Ces religieuses accomplissent un travail remarquable auprès des personnes âgées et des jeunes qu’elles « gardent occupés pour les éloigner des vices et des maux sociaux présents dans le quartier », ajoutent-elles.

Ateliers pour femmes : solidarité, créativité et découverte de soi
Dans d’autres régions de Cuba où elles sont également actives, elles organisent également des ateliers de formation combinés avec de l’artisanat et de la broderie, auxquels participent de nombreuses femmes. Il y a trois ateliers, à Esmeralda, La Filial et Caonao. « À La Filial, les femmes qui participent à nos ateliers vendent déjà leurs créations et se partagent l’argent avec beaucoup d’honnêteté et de solidarité. Elles disent que se retrouver ensemble, c’est comme une thérapie et que lorsqu’elles brodent, elles oublient leurs soucis », expliquent les religieuses à l’AED.
Grâce à la formation reçue dans ces ateliers – qui abordent également des sujets comme l’estime de soi, la dignité et l’honnêteté – «elles ne se contentent pas de renforcer leur estime de soi et de se sentir de plus en plus dignes en tant que femmes, mais elles découvrent aussi de nombreux talents qu’elles ne soupçonnaient même pas », ajoutent les religieuses.

« L’affection et la confiance que les gens nous témoignent sont notre plus grande récompense. »
Ces dernières années, l’Aide à l’Église en Détresse (AED) a collaboré avec la Compagnie de Marie sur divers projets à Cuba, notamment la réhabilitation d’espaces communautaires, la distribution de matériel catéchétique et l’organisation de rencontres de formation pour les laïcs et les religieux. Selon les religieuses, cette aide leur a permis de mener à bien leur mission «de manière plus efficace.» Elles disent aussi : « L’affection et la confiance que les gens nous témoignent sont notre plus grande récompense » commentent les religieuses. « Ce sont des personnes de grande foi, et leur foi est contagieuse, elle nous remplit de joie dans le Seigneur qui habite en nous. »
« Partager notre vie avec les gens du quartier, les saluer tous les jours, les écouter et prier ensemble, cela nous rend heureuses. Nous sommes heureuses de partager leur vie. Partager leurs rêves nous motive à continuer à nous engager dans cette mission », concluent-elles. « Nous sommes très reconnaissantes envers l’AED de de nous aider à continuer à nourrir cette partie du Royaume qu’il nous a été donné de construire. »

En 2024, dans le monde entier, l’Aide à l’Église en Détresse a soutenu 936 projets avec des religieuses, pour plus de 15 millions de dolllars. L’aide a principalement concerné des projets de construction (4,35 M $), des véhicules (2,3 M $), la formation religieuse (4,2M $ et l’aide à la subsistance (3,6 M $). Une aide d’urgence a également été apportée à des écoles gérées par des congrégations féminines au Liban, ainsi qu’à des religieuses dans des régions très pauvres et abandonnées d’Amérique latine.