Liban : entre espoir et incertitude

En raison des destructions massives dans la vallée de la Bekaa et dans le sud du Liban, les projets d’aide d’urgence de l’Aide à l’Église en Détresse (AED) restent essentiels pour le pays.

« Avec l’élection d’un nouveau président, l’espoir est revenu au Liban », rapporte Marielle Boutros, coordinatrice des projets de l’œuvre de charité internationale Aide à l’Église en Détresse (AED) au Liban. « La guerre a été un enfer pour nous. Tous les chrétiens ici ont pensé à quitter le pays. Aujourd’hui encore, beaucoup de gens font face à de grandes difficultés et la situation est loin d’être facile; souvent, à la fin du mois, il ne reste plus d’argent pour acheter de la nourriture. Mais au moins, il y a de l’espoir que la situation s’améliore. »

Plusieurs maisons de familles chrétiennes ont été détruites. Ici, dans le diocèse de Tyr.

Il faudra toutefois faire preuve de patience jusqu’à ce que la situation s’améliore au Liban. La guerre a privé beaucoup de gens de leurs moyens de subsistance : « De nombreuses personnes ont perdu leur emploi et dans le sud, les champs – dont ceux de nombreux chrétiens – ont été détruits par des bombes au phosphore pour les années à venir. Les projets d’aide d’urgence de l’AED resteront donc cruciaux plusieurs mois après le cessez-le-feu », souligne Mme Boutros. « Cela inclut, par exemple, le soutien aux écoles catholiques, car de nombreuses familles ne peuvent pas payer les frais de scolarité de leurs enfants, ce qui signifie notamment qu’il n’y a pas d’argent pour payer les salaires des enseignants. »

De plus, plusieurs maisons ont été détruites, incluant dans la vallée de la Bekka, où les projets d’aide de l’AED restent urgemment nécessaires. D’innombrables maisons ont été bombardées, empêchant de nombreux déplacés internes de retourner chez eux.

Liban, janvier 2025 : les dégâts de la guerre sont très importants.

En outre, des frappes aériennes isolées dans le sud du Liban et la situation encore incertaine suscitent la peur dans la population.  Des contacts de l’AED dans le diocèse maronite de Sidon soulignent : « Les villages frontaliers dans le sud sont dans une constante instabilité. La paix n’y est pas encore rétablie et des bombardements sporadiques continuent d’avoir lieu. »

Marielle Boutros explique que le 26 janvier est une date importante. En effet, le 18 janvier dernier, le président Joseph Aoun a exigé le retrait de l’armée israélienne du sud au plus tard à cette date, comme il avait été convenu dans l’accord de cessez-le-feu de novembre dernier. « Beaucoup de choses dépendent de cette date* », explique-t-elle. « D’ici là, personne ne commencera à reconstruire ou à réparer sa maison. Personne ne veut reconstruire quelque chose qui pourrait être détruit à nouveau. Continuons à espérer et à prier pour que la paix revienne dans notre pays. »

*En date du 28 janvier, le cessez-le-feu entre Israël et le Liban est étendu jusqu’au 18 février prochain et les forces israéliennes sont toujours dans le sud du pays.