L’Aide à l’Église en Détresse dédie sa campagne de Noël aux chrétiens persécutés au Burkina Faso

Montréal-Königstein, 28 novembre 2024 – Depuis 2015, le Burkina Faso qui compte environ 25 % de chrétiens est devenu un foyer d’extrémistes islamistes violents. Depuis 2019 en particulier, les prêtres, les religieux et les fidèles sont de plus en plus souvent pris pour cible par les terroristes. Les chrétiens de ce pays d’Afrique de l’Ouest, qui sont quotidiennement exposés à des violences sanglantes, sont au cœur de la campagne de Noël de l’œuvre de charité pontificale Aide à l’Église en Détresse (AED), ainsi que le travail héroïque de l’Église catholique, qui s’engage sans relâche en faveur des personnes traumatisées et déplacées à l’intérieur du pays.

« Chaque geste compte. Vos prières signifient énormément pour nos partenaires de projets et pour toutes les personnes qu’ils aident. Chaque don qu’il soit grand ou petit offre aussi un soutien et un soulagement essentiels », déclare Marie-Claude Lalonde, directrice nationale de l’AED Canada. « Avec la grève actuelle de Postes Canada, nous espérons que vous envisagerez de faire un don en ligne. Nous vous invitons à visiter la page spéciale de la campagne de Noël à l’adresse suivante : https://acn-canada.org/fr/urgence-burkina-faso. »



Le catéchiste Moïse Sibiri Sawadogo de la Communauté chrétienne de Base de Jean Song, Ouagadougou. Il a survécu à une attaque.

Confirmant la gravité de la situation, Marco Mencaglia, directeur des projets à l’AED Internationale a déclaré : « La souffrance incommensurable des chrétiens ne peut nous laisser indifférents. Avec la campagne de Noël de cette année, nous souhaitons aider l’Église locale à fournir une aide d’urgence et des programmes de gestion des traumatismes pour les personnes déplacées, ainsi qu’à poursuivre sa mission pastorale et éducative. »

Quelques membres d’une famille de déplacés compte sur l’Église pour survivre.

Contribuer à construire un avenir plus pacifique

« Les terroristes tentent de diviser la population qui vivait jusqu’à présent en harmonie. L’Église catholique fait tout ce qui est en son pouvoir pour maintenir les bonnes relations entre musulmans et chrétiens. Avec des projets visant à promouvoir le dialogue interreligieux — comme les émissions de radio diocésaines et l’éducation scolaire — l’AED souhaite contribuer à un avenir plus pacifique dans le pays », explique Mencaglia.

L’une des missions locale est de conserver les liens interreligieux, dans un pays où ce dialogue a toujours été exemplaire. Ici, le directeur de la radio catholique Notre-Dame de Kaya, le père Alexis Ouedraogo, avec un Imam invité.

À l’exception de la région centrale autour de la capitale Ouagadougou, l’ensemble du pays, qui compte environ 20 millions d’habitants, est aujourd’hui touché par le terrorisme. Avec plus de deux millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, la violence persistante a entraîné l’une des crises ayant la plus forte hausse de déplacés au monde. Toute personne qui n’adhère pas à l’idéologie islamiste radicale est une victime potentielle.

Apporter l’amour du Christ à nos sœurs et nos frères persécutés

Cette année, la campagne de Noël de l’AED vise à encourager les gens du monde entier à prier pour les chrétiens persécutés au Burkina Faso et à les soutenir par des dons — afin de permettre la réalisation d’une cinquantaine de projets dans les sept diocèses touchés par le terrorisme et la violence aux frontières du Niger et du Mali.

Pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays, contraintes de fuir leurs villes et villages en raison de la terreur qui y règne, cette aide est plus que nécessaire. Une mère qui a dû fuir Kandaga, dans le diocèse de Tenkodogo, avec son mari et ses huit enfants a raconté à l’AED : « n’avons pas de travail, pas de nourriture et pas d’argent pour acheter de l’eau ou du bois de chauffage. Si un enfant tombe malade, nous n’avons aucun moyen de l’emmener à l’hôpital ; nous n’avons ni vaisselle, ni vêtements, ni même de savon. »

L’aide d’urgence de l’AED fournit aux familles déplacées en détresse de la nourriture, des médicaments, des produits d’hygiène et permet la scolarisation des enfants. Les familles d’accueil qui vivent elles-mêmes dans des conditions précaires sont également soutenues.

« Nous vous remercions pour votre compassion et votre soutien aux Burkinabés en ce Noël. C’est vraiment grâce à vous et à votre aide que leur vie peut s’améliorer, leur rappelant qu’ils ne sont pas seuls », déclare Marie-Claude Lalonde.

Guérir les blessures des traumas

Les projets de prise en charge des traumatismes sont également d’une importance cruciale pour l’Église au Burkina Faso : « Des enfants ont vu leurs parents se faire égorger. Des femmes ont vu leur mari assassiné de sang-froid, d’autres ont été violées par des terroristes. Beaucoup ont été contraints de tout laisser derrière eux en l’espace de quelques heures : leurs proches, leurs maisons, leur pays », décrit Marco Mencaglia. « Pour que les agents pastoraux puissent apporter une aide de qualité aux milliers de personnes souffrant de traumatismes graves, l’AED soutient la formation de centaines de prêtres, de religieux et de catéchistes en matière de soins psychospirituels et de guérison des traumatismes », explique le directeur des projets de l’oeuvre pontificale.

Selon Mgr Justin Kientega, évêque du diocèse de Ouahigouya dans le nord du pays, malgré la situation dévastatrice dans laquelle se trouve le pays, la foi se serait même renforcée. Les chrétiens refuseraient d’enlever leurs croix, certains — dont de nombreux catéchistes — accepteraient de mourir pour témoigner de leur foi.

Une statue de la Vierge Marie, défigurée par des terroristes islamistes lors d’une attaque.

L’un des partenaires de projet de l’AED souligne la nécessité des projets pastoraux au Burkina Faso en cette période de Noël : « Dans un contexte aussi difficile, le défi consiste à préserver notre identité afin qu’elle apporte de la lumière dans cette situation. Le Christ nous a donné une mission qui est aussi notre identité : vous êtes le sel, la lumière et le levain du monde. Il ne s’agit pas de subir cette crise, mais de la vivre dans l’esprit du Christ, afin qu’elle devienne une occasion de témoigner de la foi. Un disciple du Christ doit voir tout ce qui lui arrive avec les yeux de son Maître. »

L’AED soutient ainsi l’Église locale en lui fournissant des Bibles et d’autres livres religieux qui sont une source de réconfort et d’espoir pour de nombreux croyants. En outre, l’œuvre soutient des projets visant à renforcer la présence et le ministère des prêtres et des religieux dans les régions en crise en leur fournissant des véhicules, des offrandes de messe ou la possibilité de participer à des sessions de formation et de retraites spirituelles.

L’Aide à l’Église en Détresse (AED) soutient le Burkina Faso depuis près de 30 ans, mais n’a cessé de renforcer son aide ces dernières années en raison de l’augmentation du terrorisme.

Merci de soutenir l’Église dans son travail pour donner aux jeunes du Burkina Faso un avenir dans leur pays.