République centrafricaine
Ce serait un drame si le Pape ne pouvait pas venir
Aide à l’Église en Détresse (AED) appelle ses bienfaiteurs à prier,
ce dimanche 22 novembre, pour la venue du Pape et ce,
en dépit des dernières violences.
Les 29 et 30 novembre, le Pape François doit se rendre en Centrafrique mais la reprise des violences à Bangui depuis le 29 octobre dernier pourrait annuler son voyage. Pour les Centrafricains, ce serait un drame de plus. Consciente de cet enjeu, l’AED lance une journée mondiale de prière le dimanche 22 novembre à midi pour le rétablissement de la paix dans le pays et la venue du Pape.
Une délégation de l’AED, qui revient de Bangui, témoigne des violences qui se poursuivent à Bangui. « Nous avons assisté à un véritable exode, le jour où les violences reprenaient dans l’un des quartiers (Cattin). Les gens fuyaient avec tout ce qu’ils pouvaient, tandis que d’autres pillaient ce qu’il restait des maisons abandonnées. » Le jour de la Toussaint, le curé de la paroisse St Joseph de Mukassa a, quant à lui, vu son église se vider des trois quart de ses paroissiens.
Au milieu de ces violences, l’attente du Pape se fait de plus en plus grande, « les yeux du monde vont être enfin tournés vers la Centrafrique » expliquent les habitants.
Voici quelques témoignages de ceux et celles qui attendent cette visite avec impatience.

Pour Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui : « Nous attendons de cette venue un message de paix, de réconciliation et surtout de miséricorde. C’est le Pape des pauvres qui vient visiter les pauvres. La Centrafrique est un pays pauvre, un pays oublié, un pays démuni, un pays abandonné.»

Sœur Prisca, religieuse de la paroisse Notre-Dame d’Afrique à Bangui, témoigne : « Notre pays a beaucoup souffert ces trois dernières années. La venue du Pape François peut nous apporter un témoignage de paix, c’est ce que le peuple centrafricain attend. J’attends aussi qu’il nous invite, nous personnes consacrées, à aller davantage porter la bonne nouvelle à ceux qui massacrent leurs frères et sœurs, à aller parler de paix et de réconciliation. »
Christian, président du comité paroissial St Sauveur : « Ce que nous attendons de la venue du Pape, c’est qu’il apporte une cohésion sociale entre chrétiens et musulmans. Nous aimerions nous, jeunes centrafricains, pouvoir accéder au développement de la République centrafricaine. »
Pour Christine du Coudray, responsable des projets de l’AED en Afrique, la visite du pape est d’une importance capitale. « Ce serait un drame si la visite du Pape François était annulée. Ce serait une humiliation pour le pays et pour son peuple. La République centrafricaine est un pays oublié. La population est en proie à la violence depuis des années. Il est capital que le Pape vienne et mette fin au cycle de violence. Le Pape représente pour les chrétiens et même les musulmans l’espoir d’un avenir meilleur.»
Pour Mgr Franco Coppola, le Nonce apostolique à Bangui : « Le Saint Père veut, à travers cette visite, rappeler au monde entier la difficulté dans laquelle se trouve la Centrafrique, qui essaie de toutes ses forces de s’en sortir.»
L’Église catholique joue un rôle crucial auprès de la population chrétienne ( 66 %) mais aussi musulmane « Sans l’Église, la situation serait beaucoup moins stable. Mgr Nzapalainga est une figure d’autorité charismatique et respectée. Nous avons vu comment il parvient à calmer la situation dans les zones de conflit. », poursuit Christine du Coudray. Les prêtres et les religieux sont aussi très appréciés des chrétiens comme des musulmans, car ils restent fidèles auprès de la population malgré le danger.
L’AED a versé plus de 2,9 millions de dollars canadiens en Centrafrique depuis 2013, notamment pour aider les déplacés (près du quart de la population du pays, soit 1 million).

À midi le 22 novembre prochain, les 600 000 bienfaiteurs et amis de l’AED sont appelés à se joindre
à la Journée mondiale de prière pour la venue du Pape en Centrafrique en lisant cette prière :
PRIÈRE POUR LA VISITE DU PAPE FRANÇOIS EN CENTRAFRIQUE