Rapport 2016 sur la liberté religieuse d’AED
« l’hyperextrémisme » menace la paix mondiale
Le fondamentalisme est plus mortel que jamais, il déchaîne la mort, la destruction, des déplacements et l’instabilité à une échelle sans précédent. Ce sont du moins les conclusions d’un rapport publié aujourd’hui – sur internet au Canada* – par l’œuvre internationale de charité catholique Aide à l’Église en détresse (AED).
Le Rapport 2016 sur la liberté de religion dans le monde met en garde contre les conséquences mondiales « d’un nouveau phénomène de violence motivée par la religion », désigné dans comme « hyperextrémisme islamiste ».
En définissant cette nouveauté, l’enquête met en évidence les caractéristiques distinctes qui prouvent comment ces radicaux menacent la paix mondiale, la stabilité et l’harmonie sociale, entre autres en Occident.

En effet, les tentatives systématiques de chasser tous les groupes de convictions différentes – y compris les modérés –, une cruauté sans précédent, une influence mondiale et l’utilisation efficace de médias sociaux souvent mis en œuvre pour glorifier et glamouriser la violence, comptent parmi les principales caractéristiques de « l’hyperextrémisme islamiste ».
Les auteurs du rapport ajoutent leurs voix aux différentes organisations qui en appellent à reconnaître comme génocide les persécutions commises par l’État islamique en Irak et en Syrie, et mettent en garde contre une tentative généralisée de remplacer le pluralisme par une seule culture religieuse.
L’extrémisme menace la diversité
Le rapport évalue la situation actuelle en matière de liberté religieuse dans 196 pays et conclut : « Dans certaines parties du Proche-Orient, y compris en Irak et en Syrie, cet hyperextrémisme élimine toute forme de diversité religieuse. » La menace est aussi réelle que ceci survienne dans certaines parties d’Afrique et d’Asie.
Cette opinion est également partagée par Le Père Jacques Mourad, qui a rédigé la préface du rapport. Le Père Mourad est un moine chrétien qui a été détenu de mai à octobre 2015 par Daech en Syrie, avant de réussir à s’évader.
Dans sa préface, le Père Mourad écrit : « Notre monde est au bord du gouffre d’une catastrophe totale, car l’extrémisme menace d’anéantir toute trace de diversité dans la société. »
Cette 13e publication biennale se fonde sur les études de journalistes, de scientifiques et d’ecclésiastiques, et rapporte que durant la période de deux ans, juin 2014 à juin 2016, des attentats liés à l’hyperextrémisme ont été commis dans 20 % des pays du monde entier – de l’Australie à la Suède, ainsi que dans 17 pays africains.
Contrairement à l’opinion largement répandue qu’en règle générale, ce sont les gouvernements qui sont responsables de la persécution, le rapport condamne les groupes militants non étatiques dans 12 des 23 pays les plus fortement concernés. Eu égard au nombre de réfugiés, qui, selon les informations des Nations unies, a atteint un nouveau chiffre record de 65,3 millions de personnes, le rapport désigne l’islamisme extrémiste comme le « moteur » des déplacements massifs de personnes qui prennent la fuite de pays tels que l’Afghanistan, la Somalie et la Syrie.
Quelques légères améliorations
Par ailleurs, le rapport de l’AED met en évidence l’effet « domino » dans les pays occidentaux, dont le tissu socioreligieux est déstabilisé par l’arrivée d’un nombre sans précédent de réfugiés et de migrants.
Selon le rapport, de tels problèmes sont encore aggravés parce que l’Occident est soudain confronté à un accroissement des attaques perpétrées par des islamistes fondamentalistes.
Cependant, tous les problèmes concernant la liberté de religion ne doivent pas être perçus seulement à propos de l’islam militant. En Chine et au Turkménistan par exemple, une nouvelle vague de violentes répressions contre des groupes religieux a été signalée, ainsi qu’un déni permanent des droits de l’être humain pour les croyants en Corée du Nord et en Érythrée, deux pays où les droits de l’homme sont pratiquement inexistants.
Toutefois, les perspectives ne sont pas sombres partout. Au Bhoutan, en Égypte et au Qatar, des pays connus pour violer la liberté de religion, le rapport observe que la situation des minorités religieuses s’est améliorée au cours de la période examinée.

Il s’agit de la 13e édition du rapport publié par l’AED.
L’œuvre de charité fournit des aides d’urgence et du soutien aux chrétiens persécutés et dans la détresse dans plus de 140 pays du monde.
*Au Canada, le Rapport 2016 sur la liberté de religion dans le monde est disponible à l’adresse suivante : www.acn-aed-ca.org/fr/rapport-liberte-religieuse